Émouvante photo d'une partie des anciens de l'école de Sinzos autour de Serge. Arrivé
au terme d'une belle carrière d'enseignant, Serge Cahuzac a eu droit à une fête exceptionnelle.
Elle était organisée par l'ensemble de ses anciens élèves (il en a compté 193) depuis
trente et un ans. Tout le monde avait été tenu au secret lorsque, aux environs de
20 heures, arriva le nouveau retraité qui avait été invité pour une simple réunion
marquant la fin d'une carrière professionnelle. Près de 300 personnes étaient présentes
autour de la salle des fêtes jouxtant la mairie-école et la fontaine. Ce périmètre
avait été préalablement délimité à l'aide de barrières et c'est devant une foule
enthousiaste et sous les applaudissements que Serge découvrit une banderole barrant
la route, portant l'inscription écrite à l'encre rouge : “ Merci Serge ”. Un témoignage
de reconnaissance, d'affection et d'amitié sincère que l'on devait ici à Serge mais
aussi à ces “ instituteurs de la République qui ont fait de nos enfants des hommes
et des femmes ”, comme allait le préciser Pierre Naranjo un peu plus tard, au nom
de la municipalité et de son maire, empêché. Surpris par les proportions prises par
l'événement et ému comme on peut l'être dans une telle situation, notre estimé professeur
des écoles s'avança vers la foule, mitraillé par les flashs et le crépitement des
appareils, pour entendre les mots prononcés par ses élèves évoquant leur parcours
avec le maître, emplis d'une émouvante ferveur mêlés de pointes d'humour. “ Quand
d'autres attendent les vacances avec impatience, nous, à Sinzos, c'est la rentrée
qui nous faisait rêver. ” Serge remercia tout le monde ainsi que les différentes
municipalités qui s'étaient succédé et qui l'avaient aidé depuis son arrivée à Sinzos.
Longues embrassades et congratulations suivirent avant de se rendre à l'apéritif
qui allait durer jusqu'à une heure avancée de la nuit, à la salle des fêtes dont
un pan de mur était recouvert de photos de groupes d'élèves ayant fréquenté l'école
avec leur maître. Nous souhaitons une bonne et longue retraite à l'ami “ Cahu ”,
comme l'appelaient les collègues d'une certaine époque et qui ne l'ont pas oublié
non plus.