Louey
dans le Marquisat
Voici de gauche à droite : l’église, la mairie et le groupe scolaire de Louey (photo 2013).
Merci de nous envoyer une ancienne photo de classe.
L’école de Louey est originale pour ses peintures en « trompe-
Photo de classe 1987.
Photo de classe 1990.
Un écolier célèbre a fréquenté cette école vers 1905, il s’agit de Jacques Duclos.
Voici quelques extraits de ses mémoires où il parle de ses souvenirs d’écolier : « A l’âge de cinq ans, je fréquentai l’école du village dont le maître, un vieux brave homme, M. Mathe, qui avait été l’instituteur de ma mère, était à la fois aimé et admiré par ses élèves. Ne sachant pas parler français lorsque j’allai à l’école, tout comme mes camarades de classe, notre vieux maître nous apprit en dialecte à épeler les lettres de l’alphabet, puis à construire des phrases. Et à partir du moment où nous fumes à même de nous exprimer plus ou moins en français, il nous fut interdit de parler notre dialecte maternel pendant la récréation ».
« Rapidement, j’appris à lire ; et dès lors je pus me gorger de lectures les plus
diverses, car lire était pour moi un besoin pour ainsi dire physique. Vivant dans
un village, non loin des bêtes, je les observais. Mes parents ayant un cochon, j’allais
le faire paître à la sortie de l’école et du même coup je gardais les cochons d’un
paysan du village. Je partais avec un livre et je veillais plus ou moins bien sur
les bêtes confiées à ma garde, car à plusieurs reprises je ne trouvai plus les cochons
lorsque je voulus les faire rentrer. Ils étaient partis d’eux-
« De mon enfance écolière, j’avais gardé un goût très vif de la lecture. En effet, j’avais dévoré la plupart des livres que contenait la bibliothèque de mon vieil instituteur. J’avais lu La Révolution française de Michelet qui m’avait enthousiasmé, et à l’époque je ne faisais pas la moindre réserve sur le côté dantonien de cette Histoire comme je l’ai fait par la suite. J’avais lu Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas, pour qui j’ai toujours eu beaucoup de sympathie. Et ces lectures avaient éveillé en moi le goût de l’Histoire, un goût qui n’a jamais cessé de se développer. Comme tout le monde j’avais lu des livres de Jules Verne, ce qui avait contribué à donner l’impression que les progrès étaient illimités et que les choses les plus imprévisibles à l’époque pourraient se produire par la suite. L’un des livres de Jules Verne qui me passionna le plus fut Michel Strogoff, qui me conduisait dans un monde inconnu, dans cette lointaine Sibérie où depuis j’ai pu penser à mes lectures d’enfance ».
« Et tout cela ne faisait qu’aviver la tristesse que j’avais éprouvée lorsque, mon
certificat d’études obtenu, j’étais parti à Tarbes comme apprenti, car j’aurais voulu
pouvoir continuer mes études pour devenir instituteur. Je me faisais une très haute
idée de cette profession et j’aurais aimé pouvoir apprendre plus tard à d’autres
enfants ce que mon bon maître m’avait appris, mais il fallait abandonner ce rêve
inaccessible. Mon vieil instituteur aurait bien voulu me voir poursuivre des études,
mais c’était impossible et comme il m’aimait beaucoup, il m’avait trouvé lui-
« De cette époque date une des accusations essentielles que je portais contre la société. Je pensais que j’étais victime d’une injustice du fait que je ne pouvais poursuivre des études alors que je voyais d’autres enfants, par rapport auxquels je ne me sentais pas inférieur, bénéficier de cette possibilité ».
En 2013, le groupe scolaire comptait 4 classes.